Les origines de l’Analyse Transactionnelle

Eric Berne est né en 1910. Son père, D. Bernstein, était médecin, et sa mère, écrivain. Après avoir suivi des études de médecine et de chirurgie, il quitte le Canada pour les Etats-Unis et choisit de devenir citoyen américain. Il opte pour une spécialisation en psychiatrie. S’orientant vers la fonction de psychanalyste, ce titre lui est refusé par l’institut psychanalytique de San Francisco.

Il mène et publie une réflexion critique sur la psychiatrie et la psychanalyse. Cela l’amène à pratiquer, dès 1946, la thérapie de groupe, En 1956, Berne décide de développer lui-même une nouvelle approche thérapeutique en dehors de la psychanalyse avec pour objectif de donner à ses patients les moyens de contrôler et d’apprécier le processus dans lequel ils sont entrés et de mettre ainsi la psychanalyse à la portée de tous.

Le nom

L’Analyse Transactionnelle ou AT est un outil simple et efficace pour comprendre les transactions, les jeux, les scénarios qui sous-tendent les relations humaines.

L’Analyse Transactionnelle permet d’analyser les évolutions de la personnalité et les modes de communication de la personne et des personnes en interaction à deux ou en groupe.

Les 3 MOI

Cette méthode d’analyse propose comme principe de base qu’il existe en chacun de nous 3 états différents du MOI qui peuvent nous faire agir simultanément.

On représente les trois « Etats du Moi » par des cercles disposés comme ci-dessous et toujours reliés l’un à l’autre : le Parent, l’Adulte et l’Enfant.

Le Parent

Notion

Le Parent est la partie du « moi » qui s’est constituée dans l’enfance sous l’influence du modèle parental et de l’entourage. Nous avons tous nos valeurs, normes, jugements, opinions sur les choses et les gens.

Nous avons enregistré des comportements, des manières de nous exprimer, des tons de voix et des mimiques sévères pour montrer notre désapprobation, critiquer, dévaloriser, imposer, ordonner aux autres…

Mais nous avons également enregistré des modèles de comportement bienveillants pour protéger, aider, encourager et motiver.
Nous sommes dans notre Parent lorsque notre comportement reproduit celui que nous avons observé chez nos parents ou chez des personnes qui ont de l’influence sur nous comme un professeur, un ami ou un supérieur.

L’Etat du Moi de Parent est divisé en deux parties bien distinctes.

Parent normatif

Le Parent Normatif dicte, dirige, impose, juge, critique, émet des principes, agresse, dévalorise, persécute.

En positif, c’est la partie directive qui donne des instructions, des normes, enseigne la loi, le bien et le mal.

En négatif, c’est la partie qui critique et qui dévalorise. On dit que la personne est dans son rôle de Persécuteur.

Parent nourricier

Le Parent Bienveillant (aussi appelé Nourricier) aide, encourage, motive, félicite, apprécie, prend en charge, protège.

En positif, il donne des permissions et fait preuve de prévenance.

En négatif, il surprotège, empêche l’autre de se développer, de faire ses propres expériences et de devenir autonome. L’autre développera alors l’idée qu’il n’est pas capable. Une personne dans ce rôle est appelé Sauveur.

L’adulte

L’Etat du Moi d’Adulte est la partie du « moi » qui fonctionne ici et maintenant.

C’est cette partie qui observe, comprend, agit, décide, analyse… Elle est comme un ordinateur, elle compare, évalue, réfléchit, enregistre et communique, informe et s’informe, demande des renseignements et y répond de manière factuelle.

L’Enfant

Notion

Enfin, l’Etat de Enfant est l’endroit où se vivent nos émotions, nos sentiments et nos désirs, nos capacités intuitives et créatrices. C’est là où nous ressentons les choses : peurs, anxiété, colère, tristesse et joie. C’est avec cette partie du Moi que nous aimons ou détestons les choses et les gens.
Cet Etat est divisé en trois parties bien distinctes.

L’Enfant Adapté Soumis

Il s’adapte et se soumet aux demandes et attentes d’autrui, il veut toujours bien faire. Il est timide et très « enfant modèle », se dévalorise et s’efface.

L’Enfant Rebelle

Il est contestataire, critique et réagit toujours par l’opposition, il prendra systématiquement le contre-pied et sera systématiquement contre

L’Enfant Spontané, Créatif et Libre

Il est libre de toute contrainte, naturel, affectif, curieux, primesautier et intuitif

Les transactions

Ainsi, l’analyse structurale fonde la démarche thérapeutique de l’analyse des transactions. Celle-ci n’a pas pour seul but de permettre à l’individu d’identifier ses états du moi et leurs relations, mais aussi de remédier à certaines déformations structurelles de sa personnalité (« contamination » de « l’adulte » par « l’enfant », exclusion de « l’enfant », etc.). Selon les relations (avec soi-même, avec un autre, avec un groupe…), des interactions spécifiques s’établissent entre les différents états du moi des partenaires. Ces interactions – ou transactions – correspondent à des échanges « stimulus-réponse » qui mettent en jeu les différents états du moi: si deux personnes se rencontrent, six « personnes » peuvent entrer en relation (parent-parent, parent-enfant…). Aussi une classification des transactions peut-elle être établie: transactions parallèles, transactions croisées (« cause la plus fréquente de mésentente », selon Berne), transactions cachées, etc.

En analysant, surtout au cours de thérapies de groupe, ces différents échanges, l’analyse transactionnelle doit permettre à l’individu de renforcer son « adulte », de repérer les contaminations ou les exclusions qu’il manifeste, de lui montrer sa façon propre de rechercher les « caresses » ou les reconnaissances.

Mais l’analyse transactionnelle met aussi en évidence l’existence, chez tout individu, d’une « décision de survie », plan non réflexif mais bien réel adopté généralement avant l’âge de six ans: cette décision et le plan qui en résulte proviennent des différents messages permissifs ou inhibiteurs envoyés par les parents de façon verbale ou non verbale. La décision et les scénarios qu’elle induit ordonnent les différents comportements de l’enfant en lui permettant de s’adapter au monde extérieur; l’enfant pourra, au long de sa maturation et grâce aux expériences nouvelles, assouplir ses scénarios et modifier sa décision de survie; si pourtant la décision est trop rigide, ce sont les expériences nouvelles qui seront distordues de façon à être admises dans les scénarios; et peu à peu les malaises et les troubles du comportement apparaîtront.

Dans ce cas, le but de l’analyse transactionnelle sera de parvenir à une véritable re-décision de survie en retrouvant la décision première et en analysant les scénarios. L’analyse transactionnelle veut être une approche pragmatique, formulée dans un langage simple et concret, permettant de comprendre les attitudes et comportements et d’élaborer des stratégies efficaces de changement.